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Lorsqu'une entreprise cherche à financer ses activités au sein de son propre groupe, elle est confrontée à la décision de choisir les caractéristiques du prêt les mieux adaptées à la nature de son besoin de financement, à sa situation financière ainsi qu'à prévisions de flux de trésorerie. Chacun des termes et conditions retenus a aussi un impact sur le taux d'intérêt de marché qui devra être appliqué.
Parmi eux, la décision de retenir un taux d'intérêt fixe, i.e., un taux de rémunération fixé - à la date d'émission ou ultérieurement grâce à des instruments dérivés -, ou un taux d'intérêt variable, i.e., évoluant en fonction d'un taux de référence (constaté périodiquement à des dates de fixing), emporte de nombreuses implications pour l'emprunteur et le prêteur.
S'il n'existe - dans l'absolu - aucun choix optimal, l'octroi d'un prêt intragroupe à taux fixe ou à un taux variable doit a minima tenir compte des réponses aux quatre questions suivantes.
1. Quelles sont les anticipations de l'évolution des taux ?
Le plus souvent, l’estimation de l’évolution des taux d’intérêt guide le choix d'un taux fixe ou variable. Schématiquement, en cas d'anticipation de hausse des taux d'intérêt, l'emprunteur cherchera à s'endetter à taux fixe. A l'inverse, s'il estime que les taux d'intérêt devraient connaître une baisse, l'emprunteur pourra vouloir s'endetter à taux variable.
Il convient toutefois de rester particulièrement prudent quant aux risques générés par ces anticipations de baisse ou de hausse des taux. Ainsi, retenir un taux variable en espérant tirer bénéfice d'un éventuel assouplissement monétaire risque d'engendrer, en cas d'erreur, une hausse du coût du financement pour la société emprunteuse.
2. Quelle est la sensibilité des flux de trésorerie de l'emprunteur à l'inflation ?
Cette question est fondamentale, car elle permet de déterminer si les flux de trésorerie générés par l'emprunteur sont positivement ou négativement influencés par l'inflation.
Ainsi, dans l'hypothèse où les flux de trésorerie de l'emprunteur évoluent significativement avec l'inflation, par exemple en augmentant au fur et à mesure que l'inflation augmente, le prêt intragroupe pourra vraisemblablement porter intérêt à taux variable. En revanche, pour une entreprise dont les prix ne sont pas ou très peu indexés sur l'inflation, un taux d'intérêt fixe semble a priori plus approprié.
3. Quelle est la différence en matière de coûts ?
L'un des critères déterminant dans le choix d'un taux fixe ou variable est la recherche d'un coût minimal pour l'emprunteur. Si l'on observe, sur les dix dernières années, la différence de coût entre endettement à taux variable, ici l'Euribor 3 mois, et endettement à taux fixe, ici le taux swap euro 5 ans, il apparaît que l'endettement à taux variable a - historiquement - été moins coûteux. Néanmoins, les anticipations de baisse des taux directeurs de la BCE semblent avoir inversé cette tendance au cours de l'année 2023.
4. Quelles sont les implications sur la valorisation du prêt intragroupe ?
L'application d'un taux d'intérêt fixe ou variable emporte des effets sur les potentielles variations de valeur du prêt intragroupe. Ce point est particulièrement important en période de forte variation du coût de l'endettement des entreprises.
En cas de taux fixe, le prêteur s'expose à un risque de taux. En effet, la valeur d'une dette à taux fixe diminue en cas de hausse des taux de marché, et augmente en cas de baisse des taux de marché. Toutefois, cette sensibilité à la variation des taux varie selon la proximité avec l'échéance de la dette ; si celle-ci arrive prochainement à échéance, sa valeur de marché sera alors proche de sa valeur de remboursement en raison de sa moindre sensibilité.
Quant à la valeur d'une dette à taux variable, elle demeurera insensible aux variations de taux, car le taux d'intérêt dépend directement de l'évolution des taux de marché.
Il faut rappeler qu'en cas de cession ou d'apport du prêt entre les sociétés du groupe, cette opération doit impérativement s'effectuer sur la base de la valeur de marché dudit prêt. A cet égard, au-delà de l'impact de la variation des taux d'intérêt, d'autres facteurs ont également un impact sur cette valorisation. Parmi eux, une dégradation ou une amélioration de la solvabilité de l'emprunteur qui ne se serait pas traduite par l’évolution de la marge de crédit retenue au titre du prêt. Sur ce dernier point, en considération du ralentissement économique et du maintien des taux d'intérêt élevés, les agences de notation s'attendent à une forte baisse des notations de crédit pour une partie des entreprises (particulièrement celles dont la notation est speculative grade).
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